Quand Intrepid Travel m’a invitée à me joindre à un groupe de voyageurs, j’ai saisi cette occasion pour redécouvrir mon pays, à travers un regard neuf… celui d’une touriste marocaine au Maroc.
Trop souvent, nous pensons connaître notre pays simplement parce que nous y avons toujours vécu. Mais le voir à travers les yeux d’un touriste, c’est découvrir un monde nouveau, vibrant et surprenant. C’est dans cet esprit que j’ai accepté, en tant que journaliste marocaine, de participer à l’un des circuits organisés par l’agence internationale Intrepid Travel1. Mon objectif ? Redécouvrir mon pays à travers les yeux d’un groupe de voyageurs venant d’Australie, des États-Unis, du Canada et d’Angleterre. Un voyage où chaque participant portait en lui un univers de perspectives, promettant une expérience riche et diversifiée.

Faith Racusin et Cindy Brodsky embarquent dans leur premier voyage mère-fille, partageant des moments de complicité évidente. À leurs côtés, James Thornton, CEO d’Intrepid Travel et sa mère Catherine, expriment leur affection à travers chaque geste. Le couple australien Roger et Helen Bennett débordent d’une joie de vivre contagieuse. Valerie Wilson, globe-trotteuse chevronnée, prépare déjà son carnet de voyage pour y consigner les détails marquants de son aventure, tandis que Mark Felan et Stephen Faulknor, guidés par la coïncidence que leurs épouses passent du temps en France, se lancent dans l’exploration du Maroc. Yakesha Cooper cherche à renforcer son lien déjà profond avec le Maroc et Magdalena Kapitany, d’origine ukrainienne est animée par son amour pour les échanges culturels et les connexions authentiques.
Bien que notre voyage ait commencé avec une certaine réserve, le temps passé ensemble nous a progressivement rapprochés, nous permettant d’apprendre les uns des autres et de partager des fragments de nos vies qui ont enrichi notre expérience collective.
Abdellah Bouraihan
Un guide fabuleux
Tout au long du voyage, Abdellah Bouraihan se révèle être un guide extraordinaire. Parfaitement anglophone et passionné par son pays, il partage son amour pour le Maroc avec une éloquence qui captive chacun de nous. Abdellah ne se contente pas de nous guider à travers des sites emblématiques ; il orchestre également des rencontres mémorables. Il nous emmène chez des habitants et dans des villages isolés, où nous sommes accueillis avec cette hospitalité légendaire. Chaque visite devient un moment fort, nous permettant d’expérimenter un Maroc authentique.

Casablanca
Un sanctuaire ouvert sur le monde
À Casablanca, la Mosquée Hassan II s’impose comme une étape incontournable pour tout visiteur. Symbole éloquent de foi et de patrimoine marocain, ce monument, décrit avec passion par notre guide, Hicham Bennis, incarne l’ouverture du Maroc sur le monde. Initiée par feu, le Roi Hassan II, l’histoire de sa construction révèle l’ampleur de l’engagement collectif des Marocains, témoignant d’une solidarité impressionnante qui a marqué l’esprit de mes compagnons de voyage.





Avec Hicham Bennis, chaque moment de notre visite est devenu une révélation. Son discours, riche de tolérance et d’érudition, instaure une atmosphère empreinte de sagesse et de paix. En détaillant l’architecture et les valeurs d’un islam ouvert et généreux, il contraste vivement avec les représentations souvent simplistes véhiculées par certains médias étrangers.
Réflexions sur La Mosquée Hassan II Les réactions de mes compagnons, oscillant entre étonnement et admiration ont ravivé ma fierté pour mon pays et ma foi. Chaque regard émerveillé, chaque commentaire élogieux transformait ma redécouverte en un moment de révélation, affirmant que la Mosquée Hassan II n’est pas seulement un lieu de prière, mais un pont entre les cultures et les religions.
Meknès
Couleurs, culture et convivialité

Un guide à Meknès ?
Abdellah Ghoudan
Dès notre arrivée à Meknès, un vent de curiosité nous accueille. Notre guide, Abdellah Ghoudan, éloquent et doté d’un léger accent british, nous plonge immédiatement dans l’histoire et l’architecture envoûtante de la médina, un véritable labyrinthe historique. Meknès, riche de son passé, révèle un potentiel immense qui contraste avec les travaux de restauration de la Grande Porte, qui semblent s’éterniser depuis le début de la pandémie.
La ville, vibrante et en pleine rénovation, évoque l’animation de Jemaa El Fna à Marrakech. Elle offre un spectacle à la fois drôle et surréaliste : une femme, serpent en main, sollicite les passants pour une photo avec l’imposant reptile, tandis qu’une autre déambule avec un singe, curieusement vêtu du maillot de l’équipe nationale de football. Non loin de là, un homme expose fièrement son autruche, attirant les regards intrigués des visiteurs.





Notre visite nous plonge ensuite au cœur de la médina. En capturant des scènes quotidiennes avec nos appareils photo, nous découvrons que la teinte jaune omniprésente sur les clichés n’est pas un effet de filtre, mais bien le reflet des couleurs des murs. Guidés dans les ruelles sinueuses, nous arrivons chez notre hôte, Hassan Bouzidi. Sa demeure, modeste mais rayonnante, regorge de souvenirs et de vie. Fatima, sa femme, et sa belle-sœur nous accueillent avec une hospitalité qui réchauffe le cœur, nous offrant des salades marocaines et un couscous familial préparé avec amour, célébrant ainsi la générosité de l’esprit marocain.
Réflexions sur Meknès Malgré son charme indéniable, Meknès, avec son riche patrimoine, semble crier pour une valorisation touristique plus poussée et une amélioration de ses infrastructures hôtelières. Emportés par le tourbillon de nos découvertes et de nos rencontres, nous quittons cette ville historique avec un pincement au cœur mais prêts à découvrir les nouvelles merveilles qui nous attendent à Volubilis.
Volubilis
Mosaïques du temps
Visualisez-vous marchant sur les traces des Romains en parcourant l’avenue principale de Volubilis, qui, orientée vers la Méditerranée, semble nous rappeler que tous les chemins mènent à Rome. Autour de nous, les ruines des maisons, encore ornées de mosaïques aux couleurs vives malgré les siècles, témoignent de la grandeur passée. Il est fascinant de penser que nos ancêtres romains ont été captivés par la richesse de ce qui est devenu aujourd’hui, notre pays.
Un guide à Volubilis ?
Abdelhay
À Volubilis, Abdelhay, vêtu d’une gandoura flottant au vent, nous accueille pour nous faire découvrir cette incroyable cité antique. Ancien lieu de villégiature des Romains, du temple mythologique aux ruines de la cathédrale, chaque pierre semble raconter une histoire.

Durant notre visite, Abdelhay nous a offert des insights fascinants sur la présence romaine au Maroc, autrefois appelé Maurétanie Tingitane. Après l’extension de leur empire suite à la chute de Carthage, les Romains n’ont pas conquis le Maroc dans le sens traditionnel du terme mais ont coexisté avec les populations berbères locales. Cette influence se limitait principalement aux zones côtières et à quelques villes clés comme Volubilis, Lixus et Sala. Marquée par une intégration culturelle et sociale, cette coexistence a permis aux Berbères d’adopter des aspects de la culture romaine et vice-versa, façonnant une dynamique unique, loin des clichés de domination souvent associés aux empires.

Captivés par les récits d’Abdelhay, nous continuons à explorer Volubilis. Et après une journée bien chargée, un repos mérité nous attendait à Fès.
Fès
Balades historique
À notre arrivée à Fès, Abdellah explique pourquoi certains repas sont laissés libres dans notre programme : ces pauses encouragent l’exploration personnelle et renforcent nos retrouvailles. Cette approche porte ses fruits dès le petit déjeuner suivant, où l’esprit de camaraderie est palpable. Chacun partage avec enthousiasme son impatience de découvrir les trésors de la ville, consolidant les liens formés lors de nos précédentes explorations. Ces moments de convivialité enrichissent notre expérience, soulignant combien les interactions humaines sont au cœur de cette aventure.
Hicham Ghazali
Guide à Fès
Découvrir un millénaire d’histoire en une journée à Fès promet une expérience intense. Notre guide, Hicham Ghazali, doté d’une élégance naturelle et d’un sens de l’humour affûté, est prêt à nous éblouir. Bien connu dans la médina, les nombreuses accolades avec ses amis enrichissent notre visite d’une ambiance chaleureuse.


Notre visite débute dans le Mellah, où Hicham nous introduit à l’histoire de la communauté juive, anciennement commerçante de sel, une denrée jadis précieuse au Maroc. Il partage également des récits sur les populations musulmane et juive venues d’Andalousie et nous montre les vestiges de plusieurs dynasties. Nous explorons ensuite les célèbres tanneries et déambulons dans des ruelles si étroites qu’il en devient impossible de passer à deux.








Le souk des mariages est un régal pour les yeux, avec ses étalages de babouches, ses tissus, ses myadis pour les offrandes de la mariée, ses ceintures et soieries, ses tarbouches traditionnels et ses encens préparés avec du bois de santal. Nous visitons aussi le mausolée de Moulay Idriss, diverses medersas, musées, avant d’atterrir dans un centre artisanal où les métiers d’arts sont mis en lumière. Malgré mon enfance passée dans un hôtel à Tanger, je n’avais encore jamais vu autant de diversité touristique.

La faim nous rattrape après une matinée bien remplie. Nous découvrons un restaurant caché dans la médina où nous savourons un succulent tajine d’agneau aux pruneaux et une variété de salades marocaines préparés par des femmes. L’endroit abrite un immense patio et rassemble une foule internationale. Cette pause déjeuner, l’occasion de partager un moment convivial avec Abdellah et Hicham, me permet de découvrir une grande communauté de guides, dont plusieurs femmes, illustrant ainsi la diversité de ces porte paroles de notre identité plurielle.


Le soir, nous dégustons une délicieuse pastilla au poulet dans la pure tradition de Fès, authentique et éloignée des versions touristiques. Après cette seconde nuit à l’hôtel « Les Omeyyades », nous prenons la route vers vers Bin El Ouidane, dernière étape de mon voyage avec le groupe.
Mrir
La petite maison dans la prairie

Hassan, notre chauffeur choisit des routes secondaires, nous offrant une perspective plus intime des paysages marocains. Nous voilà à Mrirt, niché dans une région vallonnée et peu peuplée, où notre halte prend des airs de « Petite Maison dans la Prairie » à la marocaine. Dès notre arrivée,Mohamed Sabra, sa femme et sa belle-mère nous accueillent dans leur modeste mais très charmante demeure. L’apogée de cette visite est sans conteste le repas, un véritable festin. Imaginez le meilleur tajine d’agneau de votre vie : des légumes fondants, une sauce aux oignons caramélisés, accompagnés de frites croustillantes faites maison. En entrée, du pain sans mie fourré au khlii et pour finir, un thé à la menthe exquis, infusant l’air de ses arômes enivrants.

Ces lieux reculés, où les demeures sont modestes, cachent un privilège rare : vivre au cœur de la nature, entourés de paysages que beaucoup paieraient cher pour voir chaque jour. Pleinement rassasiés et profondément reconnaissants, nous quittons ce foyer chaleureux, salués par les adieux vibrants de leurs chiens, chats, vaches, et volailles.

Le trajet de sept heures passe vite, ponctué par les histoires captivantes d’Abdellah et les nombreux arrêts dont celui qui me révèle que Khenifra, contrairement à mes croyances, est une grande ville avec plusieurs kasbahs historiques.
Bine El Ouidane
Une Traversée Pittoresque et un Accueil FESTIF
À mesure que nous avançons, le Maroc me surprend par ses paysages variés. Sous la conduite experte de Saïd, notre chauffeur amazigh, nous traversons des routes impeccables qui impressionnent mes nouveaux amis. Chaque virage révèle des vues spectaculaires. Arrivés à Bin El Ouidane, Abdellah nous accorde une grasse matinée bien méritée.



Le lendemain, une traversée en bateau nous offre des panoramas époustouflants. Une marche de 45 minutes nous conduit chez notre hôte, Abdellah Harrouda. Une ascension certes épuisante, mais tellement revigorante. Chaleureusement accueillis, nous partageons le rituel du thé, avec une menthe broyée à la main qui parfume l’air et notre thé.







Nous poursuivons notre journée dans le salon d’Abdellah, où un festin nous attend. Au menu, tajine de poulet aux légumes, pain maison et salade de tomates aux oignons, suivis de fruits frais. Réputé pour son hospitalité et son talent musical, Abdellah nous enchante avec un petit concert improvisé au violon (kamanja), créant ainsi une ambiance festive qui célèbre les joies de la vie locale. Avant notre départ, et en toute discrétion, James Thornton, CEO d’Intrepid, s’est engagé à améliorer les installations sanitaires d’Abdellah. Cette initiative remarquable souligne non seulement l’engagement de l’agence envers le bien-être des communautés locales, mais également la sincérité de leur partenariat avec les habitants que nous avons eu la chance de rencontrer pendant ce voyage.
Un voyage transformateur
Alors que je me prépare à rentrer chez moi, je ressens à la fois la fatigue physique et l’enrichissement émotionnel de cette aventure. Avec moi, je rapporte une multitude de récits à partager, ainsi que des leçons précieuses : l’adoption de nouvelles pratiques environnementales telles que l’utilisation d’une gourde pour réduire ma consommation de plastique, et le choix de faire appel à des guides compétents lors de mes prochains voyages, conscients de leur importance pour nous enseigner et nous guider dans l’exploration de nouvelles cultures… surtout dans mon propre pays. Ces expériences m’ont également confrontée à deux questions essentielles : avais-je vraiment voyagé auparavant ? Et avais-je réellement exploré mon propre pays avant ce périple ? Une chose est sûre, chaque expérience, chaque enseignement et chaque lien humain tissé au cours de ce voyage demeureront gravés dans mon cœur, me rappelant le véritable sens du voyage : une exploration tant intérieure qu’extérieure, une quête de découverte de soi-même et de compréhension de l’autre, une recherche constante de connexion et de partage.

Khadija Dinia, aka Didije est une journaliste influenceuse qui jongle entre papier et digital, en s’inscrivant aux tendances du moment. Elle met sa plume, son regard et son coeur au service du beau, valorisant tout type de contenu.
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