Sélectionné en compétition officielle au Beirut Women Film Festival 2025, The Wound de Seloua El Gouni poursuit son parcours international. Mais au-delà des sélections et festivals, ce premier long-métrage aborde un sujet encore tabou : celui d’une grossesse non désirée. Et c’est là que tout commence.
Pas de confrontation frontale, pas de monologue militant. The Wound choisit un autre chemin : celui du silence, des regards, de l’intime. Leila, jeune femme marocaine confrontée à une grossesse non désirée, incarne une réalité connue mais rarement montrée avec autant de justesse. Le film ne tranche pas, il expose. Il n’accuse pas, il révèle. Et dans cette pudeur, il touche là où ça peut faire mal.
Une prod marocaine qui change de ton
Co-produit par Pink Sheep et MAD Solutions, The Wound n’est pas un petit film engagé à la marge. C’est un projet ambitieux, maîtrisé, avec une écriture fine (signée Taha Benghalem, Brice et Brian Bexter El Glaoui) et une direction photo sensible confiée à Travis Tips, deux fois primé aux Emmy Awards. Tourné à Casablanca, il montre la ville sans fard, dans une lumière naturelle travaillée. Pas d’artifice, juste de l’émotion cadrée.
Une équipe qui porte un regard nouveau sur le cinéma marocain
Seloua El Gouni1, à la réalisation, impose une voix nouvelle. Celle d’une génération qui connaît les codes du cinéma international, mais choisit de raconter des histoires ancrées dans sa réalité. En tant que fondatrice de Pink Sheep2, elle affirme une ambition claire : produire des récits marocains forts, sincères, portés par des femmes, pensés pour résonner bien au-delà des frontières.
Son collaborateur, Taha Benghalem3, ancien DG des Atlas Studios, est lui aussi en train d’imposer une nouvelle posture dans le paysage : moins de décor, plus de contenu. Leur approche commune repose sur une double exigence : narrative et opérationnelle. Et ça se sent.
La sélection qui compte
La présence de The Wound à Beyrouth n’est pas anodine. Le Beirut Women Film Festival est devenu un espace de reconnaissance pour les voix féminines du monde arabe. Y voir un film marocain abordant un sujet aussi délicat, c’est aussi reconnaître qu’il est possible d’en parler avec pudeur et regarder cette blessure en face.
Tourné à Casablanca, The Wound est interprété par Oumaima Barid, Amal Ayouch, Mansour Badri, Brice Bexter El Glaoui, Sami Fekkak et Soraya Azzabi.
- Réalisatrice et fondatrice de Pink Sheep, Seloua El Gouni a collaboré avec Sony, Amazon ou Netflix avant de signer The Wound, son premier long-métrage. Une voix nouvelle du cinéma marocain, entre engagement, exigence visuelle et récit personnel. ↩︎
- Pink Sheep est une société marocaine de production créative et de services, dédiée aux tournages internationaux et au développement de projets narratifs forts. Son ambition : faire du Maroc un pôle de création cinématographique incontournable. ↩︎
- Producteur et scénariste de The Wound, Taha Benghalem a dirigé les Atlas Studios et CLA Studios avant de co-fonder Pink Sheep. Fort d’une double expertise artistique et opérationnelle, il accompagne aujourd’hui des récits marocains ambitieux sur la scène internationale. ↩︎
Mehdi Zerrad est un rédacteur passionné et cool, avec une véritable affinité pour la musique. Son style unique lui permet de captiver les lecteurs en partageant des découvertes musicales inspirantes, tout en apportant une perspective fraîche sur divers sujets. Avec une curiosité insatiable et une plume captivante, Mehdi explore un large éventail de sujets, allant de la musique aux arts, en passant par la culture et les tendances. Son amour pour l'écriture et son engagement à transmettre des émotions font de lui un rédacteur talentueux, prêt à susciter l'intérêt et à inspirer les lecteurs à travers ses écrits variés et percutants.
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