Entre la moi-je queen, la validatrice automatique, les voix en caps lock et les fhamators… tour d’horizon des conversations qu’on subit sans oser les couper.
Est-ce qu’il vous est déjà arrivé d’avoir l’impression d’être coincé dans un live géant ? Sans possibilité de swiper pour fuir ? Sans option de couper le son de ces gens qui parlent pour parler, sans pause, sans respiration et surtout sans point final.
Commençons par cette bonne copine qui parle avec les mains. Chaque phrase devient une attaque surprise : tape sur l’épaule, clin d’œil à deux centimètres du visage. Vous reculez, elle avance. Au bout de cinq minutes, vous ne savez plus si vous écoutez une histoire… ou si vous survivez à une démonstration de karaté affectif. Bien sûr qu’on l’aime bien… mais à distance.
Puis viennent les encyclopédies autoproclamées, alias fhamator. Philosophie, économie, parentalité, cinéma… ils transforment n’importe quel sujet en exposé. L’autre jour, quelqu’un m’expliquait très sérieusement pourquoi il rangeait ses câbles USB par longueur et par usage. J’étais là, en train de me demander comment on dit “sauvez-moi” en langage corporel discret.
Et comment ne pas évoquer la moi-je queen ? Tu parles d’un resto ? Elle connaît le chef — “on est super proches”. Tu mentionnes un week-end ? Elle a l’adresse secrète. Tu racontes un truc ? Elle l’a déjà vécu. En plus intense. Évidemment ! Et dès que tu cites un prénom, elle surgit : “Ah mais lui, c’est un frère !” Spoiler : c’est moi qui te l’avais présenté, andouille. Sauf qu’à ce stade, t’as juste envie de lui dire : stop. Stop.
Autre grand classique du genre : celle qui valide tout, tout le temps, sans jamais cligner des yeux. Trois mots, zéro contenu : “Exactement.” “Tout à fait.” “Mmm.” Avec petit hochement de tête, zaama je suis à fond. Vous pourriez même inventer une théorie sur les crevettes sous hypnose, qu’elle approuverait. Ohé, même les perroquets font des pauses.
Et puis il y a ceux qui parlent hyper fort. On dirait qu’ils vivent en caps lock. Chaque phrase claque comme une alarme. Tu ne participes pas à la conversation, tu la subis comme une notification push qui refuse de se taire. Même Siri, ils réussissent à l’activer. Et toi, t’es à bout, à te demander si tu dois fuir… ou leur coller un micro sur le front et vendre des tickets.
Et pour clôturer ce festival, il y a celles qui vous obligent à regarder des vidéos TikToks toutes les 12 secondes. Sans vous demander si vous avez le temps, l’envie ou les mains libres. “Regarde, celui-là il est incroyable” — spoiler : Pas tant que ça ! Pendant que tu souris poliment… tu te demandes si tu dois avaler son téléphone pour que ça s’arrête.
Donc même si souvent je souris, je fait des “ah ouais ? polis et je ponctue avec des “c’est fou ça”… dans ma tête, je rêve d’une télécommande magique. Avec 🟡 Volume (–), 🟢 Mute express, 🔵 Avance rapide… et surtout : 🔴 FIN DE CONVERSATION.
Et pendant que je décrypte ce petit monde bruyant et bavard, une pensée me pique : et moi, dans tout ça ? Dans quelle case mes copines me rangeraient-elles ? L’obsessionnelle du “c’est fou ça” ? Celle qui parle en boucle ? Ou celle qui croit faire court… mais raconte tout en dix chapitres ? Finalement, on sera tous, à un moment ou un autre, le murmure de trop dans la journée de quelqu’un.
REINE SANS FÈVE, MAIS PAS SANS GLOIRE
Khadija Dinia, aka Didije est une journaliste influenceuse qui jongle entre papier et digital, en s’inscrivant aux tendances du moment. Elle met sa plume, son regard et son coeur au service du beau, valorisant tout type de contenu.
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