Il y a des souvenirs d’enfance qui paraissent insignifiants sur le moment, mais qui finissent par dessiner doucement la personne que l’on devient.
J’avais 15 ans quand j’ai assisté aux 70 ans de Malcolm Forbes. Oui, oui, ce Forbes même qui chaque année, continue à publier des listes de gens dont les chiffres sur le compte en banque s’étirent sur plusieurs zéros. Pour l’ado que j’étais, ils semblaient tout simplement être des amis; pas encore impressionnants, mais déjà intrigants. Je ne réalisais pas ce que cet événement représentait… j’étais plus préoccupée par ce badge qu’il ne fallait surtout pas perdre.
Avec un peu de recul, je regrette de ne pas avoir mieux compris à l’époque parce que si j’avais su, je me serais peut-être faufilée pour dire à Forbes que, plus tard, moi aussi, je ferais quelque chose de grand dans les médias (même si je n’ai toujours pas mon Boeing).
Ça me rappelle aussi la guest list de plusieurs pages que j’avais à peine parcourue à l’époque. C’est comme ça que je découvrais pour la première fois le mot chairman. Il est vrai qu’à cet âge, j’avais d’autres préoccupations et à part Elizabeth Taylor, Yoko Ono, Calvin Klein ou Brooke Shields, aucun nom ne résonnait dans ma tête. Sauf un, Heinz ! Comme le ketchup, mon préféré. Et c’était vraiment Mr & Mrs Heinz ! Non, ce n’était pas leur richesse ou leur statut qui me fascinaient, mais ce petit lien sucré et innocent qui me semblait presque familier. Ah, l’innocence…
Et puis, avec le temps, j’ai compris que ce genre de rencontres n’était pas un simple événement mondain, c’était une fenêtre ouverte sur un monde que je ne connaissais pas encore. Un monde qui allait me marquer profondément. Ils étaient riches, ils étaient beaux, certes, mais ils étaient incroyablement simples et chaleureux. Pas d’arrogance, juste des gens qui semblaient apprécier la vie et les sourires et, dans mon cas, une petite bouteille de ketchup qui trônait souvent sur notre table.
Aujourd’hui, je pense que ce moment a laissé une empreinte sur la personne que je suis devenue. Peut-être que c’est pour cela que je me suis tournée vers le journalisme et les médias, avec cette envie de raconter des histoires vraies, des histoires humaines.
Et c’est justement ce que nous essayons de faire à travers nos newsletters. Pas de superflu, pas de remplissage. Juste des récits qui, nous l’espérons, apportent un peu de fraîcheur, de vécu et de sincérité dans un monde parfois saturé d’informations. Cette histoire de l’anniversaire de Forbes à Tanger en est une petite partie.
En espérant que vous y trouverez un petit quelque chose qui vous fera sourire, réfléchir, ou simplement vous rappeler que les grandes rencontres peuvent surgir là où on les attend le moins.
Khadija Dinia, aka Didije est une journaliste influenceuse qui jongle entre papier et digital, en s’inscrivant aux tendances du moment. Elle met sa plume, son regard et son coeur au service du beau, valorisant tout type de contenu.
