Dans cette interview, Rachid Boufous nous ouvre les portes de son univers où les histoires du passé prennent vie sous sa plume.
Rachid Boufous n’est pas seulement un architecte de renom au Maroc; il est aussi un passionné d’écriture et un fervent amoureux de l’histoire de son pays. Après le succès de son premier roman, « Les Chroniques du Détroit« , il revient aujourd’hui avec un nouvel ouvrage qui nous plonge dans les profondeurs de l’histoire marocaine. Nous avons eu le privilège de le rencontrer pour en savoir plus sur son parcours, ses inspirations et ses aspirations en tant qu’écrivain.
Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ‘Les Chroniques du Détroit’ et quels en étaient les thèmes principaux ?
Lors de mes recherches sur internet, je suis tombé sur une photo captivante d’une dame tenant un bar à Tanger. Cette image m’a frappé par la dualité qu’elle dégageait : d’un côté, une forte personnalité, et de l’autre, une grande tendresse. Cela m’a immédiatement fait penser qu’elle cachait peut-être un passé complexe et qu’elle avait choisi Tanger comme refuge. Cette image a été le déclencheur d’une grande aventure créative. J’ai commencé à imaginer l’histoire de ces étrangers, fuyant un passé moins glorieux, pour reconstruire un avenir meilleur au Maroc. C’est ainsi qu’est née l’idée des « Chroniques du Détroit ». J’ai d’abord écrit cette histoire en épisodes sur Facebook en 2019, en utilisant mon smartphone comme une sorte de machine à écrire moderne. En 15 jours seulement, le premier jet était prêt. Incroyablement, deux ans plus tard, ce travail est devenu un grand best-seller au Maroc
La Dame au bar a revêtu le doux nom de Rosa Duarte, une héroïne espagnole qui traverse le début du 20eme siècle avec toutes ses incertitudes, ses drames et ses espoirs aussi.
Pouvez-vous nous en dire plus sur votre dernier livre et quelle a été votre source d’inspiration pour raconter les « Petites et Grandes Histoires du Maroc » ?
Comme pour les « Chroniques du Détroit », ce nouveau projet a pris forme sur Facebook. où j’ai commencé à partager des moments d’histoire à ma manière. Animé par mon amour pour l’histoire de notre pays et sous la forme de contes, je souhaitais révéler les aspects les plus mystérieux et moins connus de notre patrimoine et civilisation. Entre 2016 et 2022, j’ai écrit 90 histoires. Parmi elles, j’en ai sélectionné 42 récits pour les inclure dans deux tomes, dont le premier vient tout juste de paraître.
Ces deux livres ont reçu la subvention du ministère de la culture. Ce qui dénote de l’intérêt que portent les pouvoirs publics et le ministère pour la diffusion de connaissance historiques sur notre pays.
Quels ont été les plus grands défis rencontrés lors de la rédaction de votre dernier livre ?
Il fallait faire un grand nombre de recherches historiques, dans les livres anciens, souvent écrits en arabe classique, afin de comprendre d’abord le contexte historique des évènements ou de la vie des héros et héroïnes relatés dans le livre.
Pour donner vie à cette première ébauche historique, j’ai dû rédiger un texte reflétant ma compréhension des événements et des personnages, tout en adoptant un style clair et simple. Mon objectif était de rendre mon écrit accessible à un large éventail de lecteurs, âgés de 7 à 97 ans, qui constituent mon lectorat. Et puis il y a le long travail de relecture, de correction et de réécriture, inhérent à tout projet éditorial. C’est très long et fastidieux, mais le résultat est là et j’en suis très fier.
Qu’espérez-vous transmettre à vos lecteurs à travers vos œuvres ?
Je souhaite faire connaître aux lecteurs et aux lectrices marocains une part importante de leur histoire, afin qu’ils puissent se l’approprier et en être fiers. Beaucoup de gens me disent qu’ils ne connaissent que très peu de choses sur l’histoire du Maroc, qu’elle ne leur a pas été enseignée « correctement » à l’école, que si j’avais été leur professeur d’histoire, ils auraient certainement opté pour cette discipline. Cela m’a encouragé à produire cette œuvre que je considère comme une introduction à l’histoire de notre pays, car je ne suis pas historien, mais un simple amateur de l’histoire, qui questionne les faits historiques de son pays, et qui cherche à les partager avec le plus grand nombre.
Les marocains peuvent et doivent être fiers de l’histoire et de la civilisation marocaines. Ils doivent non seulement se l’approprier comme un éléments important de leur identité, mais aussi veiller à les transmettre aux générations futurs. Je dis souvent : « un pays qui n’a pas d’Histoire, n’a pas d’Avenir ». Nous en avons une, justement, et elle est fabuleuse. C’est pour cela que la civilisation marocaine dure depuis tant de siècles et qu’elle n’est pas prête à disparaitre de sitôt…
Avez-vous d’autres projets d’écriture en cours ?
Oui, je n’arrête pas. Je suis en train d’écrire la suite des « chroniques du détroit », mais aussi une saga qui court sur quatre siècles, à la « façon » Ken Follet. J’ai aussi un projet de « one man show » en cours de gestation, ainsi qu’une série de podcasts et d’émissions sur l’histoire du Maroc sur YouTube. Je ne m’ennuie pas…
Vous l’aurez bien compris, Rachid Boufous, à travers son regard unique d’architecte-écrivain, offre une perspective nouvelle sur l’histoire et la culture marocaines. Son engagement à capturer l’essence de son pays dans ses écrits est non seulement un cadeau pour ses lecteurs mais aussi un enrichissement précieux pour la littérature marocaine contemporaine. Restez à l’écoute pour plus de récits captivants de cet érudit de l’architecture et conteur de l’histoire.
Khadija Dinia, aka Didije est une journaliste influenceuse qui jongle entre papier et digital, en s’inscrivant aux tendances du moment. Elle met sa plume, son regard et son coeur au service du beau, valorisant tout type de contenu.
