Khadija Dinia, aka Didije est une journaliste influenceuse qui jongle entre papier et digital, en s’inscrivant aux tendances du moment. Elle met sa plume, son regard et son coeur au service du beau, valorisant tout type de contenu.
Voyagez au cœur du Maroc préhistorique et partez à la rencontre des premiers habitants de notre terre. De Casablanca à Djebel Irhoud, voici l’histoire de nos ancêtres.
Bien avant que les premiers hommes ne foulent ses sols, le Maroc préhistorique était peuplé de créatures titanesques. Parmi elles, l’Abelisauridé,1 un redoutable prédateur bipède, cousin du T. rex. Régnant sur ses plaines et ses montagnes encore recouvertes de forêts tropicales, ses pas faisaient trembler la terre. Le climat était chaud et les rivages de l’Atlantique s’étendaient sur des terres hostiles, autrefois habitées par des espèces disparues. Pendant des millions d’années et à mesure que nous déterrons ses trésors enfouis – comme les récentes découvertes près de Khouribga et Sidi Daoui, l’histoire commence à se dévoiler sous nos yeux.
Aux aurores de l’Humanité
Des millions d’années s’étaient écoulées après la disparition des dinosaures et lentement, la terre du Maroc accueillit les prémices de l’humanité2. Sur les rivages de Casablanca, dans un environnement indompté, un frémissement nouveau se fit sentir : frêles face à l’immensité de la nature, les premiers hommes commencèrent à tailler la pierre, donnant naissance aux premiers outils. Les Bifaces et hachereaux, grossièrement sculptés, representèrent alors une prise de pouvoir sur le monde qui les entourait.
Dans ce décor hostile, où les prédateurs rôdaient et où le climat dictait chaque mouvement, ces outils leur permettaient de dépecer des animaux, couper des branches pour bâtir de simples abris ou encore gratter les peaux pour survivre au froid mordant. Leur quotidien était rythmé par la recherche de nourriture et leur sécurité précaire. Dans ce contexte, la transmission du savoir devenait vitale pour la préservation du groupe.
Ainsi, l’histoire de ces hommes qui apprenaient peu à peu à apprivoiser leur environnement, ouvrait l’ère de l’Acheuléen, il y a 1,3 million d’années. 3
Jbel Irhoud et les premiers Hommes
Aux abords du Jbel Irhoud, il y a environ 300 000 ans4, les premiers Homo sapiens5 foulèrent cette terre, marquant un tournant décisif dans l’histoire de l’humanité. Ces hommes devenus des chasseurs habiles, étaient capables de suivre les troupeaux à travers de vastes plaines et montagnes escarpées. Leurs outils en pierre prenaient des formes plus précises. Ils fabriquaient des pointes de flèches acérées ainsi que des lames destinées à la chasse et au dépeçage des animaux.
Le soir, autour du feu, ils se rassemblaient, partageant leurs butins après de longues journées de chasse. Des récits naissants prenaient forme. Leur langue, encore rudimentaire, servait à échanger histoires et savoirs, essentiels à la survie du groupe. Le feu, élément sacré, leur offrait un rempart contre les bêtes sauvages la nuit tombée. Il leur permettait aussi de rendre la viande plus tendre, transformant ainsi chaque repas en un moment de réconfort et de cohésion.
Les hommes du Jbel Irhoud avaient développé des rituels qui témoignaient d’une conscience de la vie et de la mort. Lorsque l’un des leurs tombait, ils enveloppaient son corps dans des fourrures, symbole de protection et creusaient des sépultures dans le sol. Ces enterrements révélaient une vision du monde où la mort n’était pas une fin brutale, mais un passage marqué par des gestes qui liaient les vivants et les défunts dans un cycle éternel.6
L’arrivée des Ibéromaurusiens
Des milliers d’années passèrent encore et aux alentours de 300 000 ans avant notre ère, les ibéromaurusiens s’installèrent sur les terres du Maroc. Ces chasseurs-cueilleurs7 vivaient principalement dans des grottes ou des abris sous roche, trouvant refuge dans les montagnes et les vallées. À Taforalt, dans les profondeurs de la terre, des archéologues ont mis au jour des outils sophistiqués ainsi que des preuves de leurs rites funéraires. Des tombes soigneusement aménagées témoignaient d’une conscience accrue de la mort et des croyances entourant l’au-delà. Ces premiers habitants pratiquaient des cérémonies qui rappelaient que, même au cœur de la préhistoire, il existait déjà des civilisations complexes, portées par des traditions et des rites.
Le passage vers le Néolithique
5000 ans avant notre ère, la vie au Maroc connut une transformation profonde avec l’arrivée de populations venues du Proche-Orient. Ces nouveaux habitants apportaient avec eux l’agriculture et l’élevage. Pour la première fois, les hommes commencèrent à planter des céréales, à domestiquer des animaux comme les chèvres et les moutons. Les familles vivaient dans des huttes en terre, regroupées en petits villages. Leurs journées étaient consacrées aux travaux des champs et à l’élevage, rythmées par les cycles de la nature. Le soir, après une longue journée de labeur, ils se retrouvaient autour de repas simples mais nourrissants, faits de pain, de lait et de viande. Les enfants, eux, jouaient à proximité, imitant leurs aînés en façonnant de petits outils en pierre ou en aidant à s’occuper des animaux.
Cette nouvelle manière de vivre apporta une stabilité inconnue jusque-là. Les villages étaient construits près des sources d’eau et des rituels agricoles commencèrent à émerger pour célébrer les récoltes et prier pour la fertilité de la terre. La sédentarisation permit également l’émergence de l’artisanat : des poteries, des tissus et des bijoux commencèrent à apparaître, marquant l’entrée dans une ère nouvelle où l’homme façonnait non seulement son environnement, mais aussi sa culture et ses traditions.
Aujourd’hui, en marchant à travers la nature, on ne peut s’empêcher de penser que nos ancêtres ont parcouru ces terres avant nous, laissant derrière eux des traces encore visibles de leurs passages. Chaque pas que nous foulons dans cette nature vierge semble résonner avec une histoire millénaire, celle d’un Maroc où les premiers gestes humains ont façonné notre héritage. En parcourant les montagnes de l’Atlas ou les plaines atlantiques, on peut parfois ressentir cette connexion. Un peu comme si la terre nous murmurait ses secrets. Et c’est au cœur de cette beauté sauvage, loin des klaxons et des constructions, que se trouve sans nul doute, notre humanité commune.
Notes
- Illustration abelisauridé par Elmehdi Mouhsine. ↩︎
- Homo erectus présent au Maroc il y a 500 000 ans ↩︎
- Les vestiges de cette période ont été découverts à la carrière Thomas, située à Casablanca. ↩︎
- Des Homo sapiens primitifs de 300 000 ans ↩︎
- Il y a 100 000 ans sur la plage de Larache au Maroc, des Homo sapiens ont laissé des traces de pas ↩︎
- En 2004, les fouilles mettent au jour un « nid de restes humains ». Et parmi les découvertes, « une face humaine et une mandibule, probablement la plus belle mandibule d’Homo sapiens d’Afrique », explique le Français Jean-Jacques Hublin, directeur du département d’Evolution humaine à l’Institut Max Planck de Leipzig (Allemagne) et coauteur des travaux. https://dai.ly/x89twv5 ↩︎
- Plus de plantes et moins de viande au menu des anciens chasseurs-cueilleurs du site de Taforalt au Maroc ↩︎
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