Dans les rues animées de Casablanca, un nom résonne avec force : Mohamed Zerktouni ! Chaque jour, son héritage pavé sous nos pas interpelle, mais qui est vraiment l’homme derrière ce nom ? Plongeons ensemble dans l’épopée d’un héros dont l’histoire, tissée d’audace et de bravoure, marque à jamais le cœur du Maroc et de son peuple.
Dans les ruelles étroites de l’ancienne médina de Casablanca, naquit en 1927 un enfant destiné à marquer profondément le cours de l’histoire marocaine. Mohamed Zerktouni, issu du quartier Es-souinia, grandit dans une atmosphère empreinte de spiritualité et de résistance. Fils du Moqqadem de la zaouïa Hamdouchia, il s’imprègne dès son plus jeune âge des récits de bravoure et de foi, apprenant à lire et à écrire dans le m’sid avant de poursuivre sa formation à l’école Abdellaoui.
Cette école, loin d’être un simple établissement d’enseignement, était un creuset où bouillonnaient les idées nationalistes, dirigée par des hommes et des femmes qui rêvaient d’un Maroc libre. C’est là, parmi ces murs qui vibraient d’aspirations à l’indépendance, que le jeune Zerktouni forgea sa conscience politique.
Entre Sport et Militantisme
Sa passion pour le football l’amena à fonder en 1948 le Mouloudia de Boutouil, un club qui devint rapidement plus qu’une simple équipe sportive. Sous sa houlette, le football se mua en vecteur de nationalisme, attirant dans ses filets les jeunes de la médina et leur inculquant un sens aigu de la résistance. Responsable de l’organisation du championnat des quartiers, Zerktouni transforma les terrains de jeu en arènes de mobilisation patriotique. Le scoutisme lui offrit une autre voie pour canaliser son engagement. À travers cette activité, il rejoignit le Parti de l’Istiqlal, où il prit en charge la logistique et la décoration des festivités nationales, masquant sous des guirlandes et banderoles, l’ardent désir de liberté qui animait son cœur.
L’Engagement Décisif de Zerktouni
Cependant, la confrontation avec la réalité brutale de l’occupation française et de ses agents, tels que le général Juin, révéla à Zerktouni les limites de l’action civile. Convaincu que la libération du Maroc exigeait un engagement plus radical, il s’associa à Abbas Messaâdi pour fonder les premières cellules de la résistance urbaine armée. Bientôt, sous son leadership, ces cellules se multiplièrent, tissant un réseau dense à travers Casablanca, et établissant des connexions vitales avec d’autres groupes de résistants.
Le 24 décembre 1953, Casablanca vit un tournant décisif avec un attentat au Marché central, faisant dix-neuf morts et quarante-huit blessés. Ce geste de résistance contre l’exil de Mohammed V symbolise la riposte marocaine à l’oppression, choisi délibérément la veille de Noël, en écho à la déportation du sultan avant l’Aïd El Kébir. Cette période marque une intensification de la lutte pour l’indépendance, sous le cri de ralliement d’Allal El Fassi et d’autres leaders.
l’épreuve du feu
Alors que la tension atteignait son paroxysme, exacerbée par l’exil forcé du Sultan Mohammed V survenu à la veille de l’Aïd El Kébir, la résistance décida qu’il était temps de mettre un terme définitif au protectorat français. Le 24 décembre 1953, à 10:00 du matin, Mohamed Zerktouni et ses frères d’armes orchestrèrent une riposte en ciblant les emblèmes de l’autorité française au cœur du Marché Central de Casablanca. Cette attaque symbolisait la ferme résolution des combattants à défendre l’honneur et la dignité d’une nation meurtrie par les abus. Cet acte mettait en lumière le désir intense d’indépendance du peuple marocain, mais aussi son profond attachement à la monarchie.
Face à l’escalade du « terrorisme », la France déploya une répression sévère, marquée par des arrestations en masse, des tortures, et l’exécution de figures marquantes de la résistance. Cependant, ces mesures draconiennes ne firent qu’intensifier la détermination des nationalistes qui persistèrent à exiger le retour de leur souverain exilé. Finalement, la France dut reconnaître son erreur. L’exil de Mohammed V, loin d’affaiblir le mouvement nationaliste, en raviva au contraire les flammes. Cet incident força les autorités françaises à entamer des négociations, signe précurseur d’une ère nouvelle pour le Maroc, marquée par le retour de son roi légitime et l’aube de son indépendance.
L’Hommage Royal
Le 18 juin 1956, dans l’éclat retrouvé de l’indépendance, le roi Mohammed V fit son retour au sein d’un Maroc libéré et se dirigea vers la sépulture de Mohamed Zerktouni. Devant cette tombe, le monarque rendit un hommage poignant, soulignant le courage et le patriotisme d’un héros qui donna sa vie pour sa patrie.
Par ce geste solennel, Mohammed V glorifia à jamais la mémoire de Zerktouni, inscrivant son sacrifice au cœur de l’histoire nationale comme un symbole d’honneur et de fierté éternelle.
Khadija Dinia, aka Didije est une journaliste influenceuse qui jongle entre papier et digital, en s’inscrivant aux tendances du moment. Elle met sa plume, son regard et son coeur au service du beau, valorisant tout type de contenu.
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