Tanger, 1887. Quand Ion Perdicaris s’installa à Tanger pour Ellen Verley, sa femme, atteinte de tuberculose. Sa propriété devint le théâtre d’un épisode qui influença le cours de l’histoire…
Pour sa femme, Ion Perdicaris a construit un petit château sur une propriété de 65 hectares au cœur de la foret Rmilate où il aménagea des chemins de promenade. Grand philanthrope, il a incontestablement beaucoup aimé les Marocains… et Tanger.
D’origine grecque, le jeune milliardaire était fils du consul américain en Grèce et héritier du richissime magnat du gaz.
Mais le 18 mai 1904, cet homme d’affaires américain et son beau-fils furent kidnappés par le brigand Raïssouli qui sévissait dans la région. L’année précédente, ce dernier avait également capturé le correspondant du Times, connu sous le nom de Walter Harris Thomson. Comme pour Harris, il exigea non seulement une rançon de 70.000$ en échange de sa libération, mais aussi certains avantages.
Durant sa campagne de réélection à la présidence américaine, Théodore Roosevelt surfa sur cet incident. Il inspira à John Hay, son Secrétaire d’Etat, cette phrase qui devint légendaire: “Perdicaris vivant ou Raissouli mort.” Dès le lendemain, le Président demanda au Sultan du Maroc de faire libérer Perdicaris. Il envoya 7 bateaux de la Marine de guerre qui demeurèrent en rade durant les pourparlers. Le 31 mai, la France offrit son assistance pour résoudre cette affaire.
Le 24 juin 1904, après l’intercession du Cherif de Ouazzane, Raissouli obtint sa rançon et Perdicaris put enfin être libéré. Sain et sauf, il quittera le Maroc pour l’Angleterre où il mourut en 1925. Ce que l’on saura bien plus tard, c’est qu’en 1933, avec la publication de la biographie de John Hay, Ion Perdicaris n’était plus citoyen américain à l’époque de son enlèvement. Ion Perdicaris avait renoncé à sa nationalité américaine, 40 ans auparavant… et ça, le Président Théodore Roosevelt avait choisi de le taire.
Devenu pacha de Tanger comme il l’avait exigé au moment du chantage, Raissouli fut finalement destitué de son poste en 1906 et continua sa vie de brigand dans la Région de Tanger. Combattu par les forces du protectorat, il se réfugia dans le Rif central où il sera finalement capturé par les hommes de Abdelkrim Khattabi. Il décéda à Tamassint, dans le Rif, en 1925.
Concernant la propriété de Perdicaris à Tanger, elle fut récupérée par l’Etat marocain en 1958 et depuis, le parc est géré par la Direction Régionale des Eaux et des Forêts. L’historien Mohammed Temsamani a publié un ouvrage remarquable qui répertorie toutes les espèces de faune et de flore existantes.
Khadija Dinia, aka Didije est une journaliste influenceuse qui jongle entre papier et digital, en s’inscrivant aux tendances du moment. Elle met sa plume, son regard et son coeur au service du beau, valorisant tout type de contenu.
Des pépites dans votre boîte mail
Pour vivre votre meilleure vie, Inscrivez-vous à notre newsletter
Khadija Dinia, aka Didije est une journaliste influenceuse qui jongle entre papier et digital, en s’inscrivant aux tendances du moment. Elle met sa plume, son regard et son coeur au service du beau, valorisant tout type de contenu.