EVERYBODY LOVES TOUDA ?

Photo 1 Everybody Loves Touda ©Nabil Ayouch EVERYBODY LOVES TOUDA ?

Entre patrimoine revisité et regard sur la condition féminine au Maroc, Nabil Ayouch livre sa perspective sur le destin des Cheikhat. L’œuvre, portée par Nisrin Erradi, intrigue autant qu’elle interroge. Alors, Everybody loves Touda ? Réponse !


Everybody loves Touda débarque au cinéma. Lorsqu’il a été pour la première fois présenté au public marocain durant le Festival du Film de Marrakech, l’ambition de Nabil Ayouch était claire : nous plonger dans l’univers des Cheikhat et de l’Aïta, un patrimoine culturel fascinant mais souvent méprisé. Dans le discours, ça promettait beaucoup. Sur l’écran, le résultat divise.

120x160 EVERYBODY LOVES TOUDA SD EVERYBODY LOVES TOUDA ?
Photos Nabil Ayouche © 2024 Ad Vitam Distribution ©Les Films du Nouveau Monde – Ali n’ Productions – Velvet Films – Snowglobe – Viking Film – Staer – France 3 Cinéma

Nisrin Erradi : une performance convaincante mais décalée


Ne nous y trompons pas, Nisrin Erradi joue Touda avec une sincérité qui crève l’écran. Elle incarne cette femme malmenée et courageuse mais son allure ne colle pas. Trop fine, presque rock, elle détonne face à l’image classique des Cheikhat ; ces femmes à la présence forte et aux voix qui claquent. Ce n’est pas une question de talent, mais d’authenticité.


L’Aïta… où ça ?


Quand Nabil Ayouch nous parle de l’Aïta, on s’attend à plonger dans un univers ancestral, puissant et poétique, où chaque mot porte un souffle de résistance et de mémoire. Pourtant, le film semble passer à côté. Dans les dialogues, Touda n’a pas cette musicalité brute et unique que l’on attend d’une Cheikha, cet accent qui raconte des générations de luttes et d’émotions. L’âme profonde de l’Aïta ? Absente et Everybody Loves Touda finit par s’égarer dans un univers plus chaâbi, plus festif et populaire, perdant au passage la profondeur et la gravité qui font la richesse de ce patrimoine.

everybody loves touda 2 EVERYBODY LOVES TOUDA ?
Le film a été choisi pour représenter le Maroc aux Oscars dans la catégorie Meilleur film international. Ce drame aspire à des nominations dans des catégories majeures, telles que Meilleur réalisateur pour Nabil Ayouch et Meilleure actrice pour Nisrin Erradi, une première historique pour le cinéma marocain.

Des sujets lourds, mais survolés


Dès les premières minutes, le film frappe fort avec une scène de viol. Et puis… plus rien. On reste en suspens, perplexe : que veut-il vraiment dire ? Que le viol est normalisé ? Aborder un tel sujet demande du courage, reconnaissons-le, mais cela exige aussi de la profondeur et une suite cohérente. Là où le film trouve davantage son souffle, c’est dans la dénonciation de la drague lourde et du mépris des hommes envers les Cheikhat. Le film marque un point en soulignant la force et la dignité de cette femme qui refuse d’être réduite à sa condition. Touda est digne, elle ne se laisse pas faire et ces moments sauvent le propos.


Trop long, trop lent


Visuellement, rien à redire. Les cadrages sont soignés, les images sublimes. Mais le rythme est lent et certaines scènes s’éternisent. Les acteurs tombent parfois dans le surjeu, ce qui parfois, peut alourdir le tout.

See Also
holm chanson myluxurylife

everybody loves touda EVERYBODY LOVES TOUDA ?

Un film pensé pour un public étranger ?


En sortant de la salle, une question s’impose : à qui s’adresse ce film ? Aux Marocains ? Pas vraiment. Pour un public non initié à l’Aïta et à la culture des Cheikhat, le film peut sembler intéressant, même fascinant. Mais pour ceux qui connaissent ce patrimoine, le résultat laisse un goût d’inachevé. La richesse et la force de cet art ne transparaissent pas comme on l’aurait espéré.


Mot de la fin


Avec Touda, Nabil Ayouch voulait redonner leurs lettres de noblesse aux Cheikhat. L’intention est noble mais l’exécution peine à convaincre. Cela dit, le film a été choisi pour représenter le Maroc aux Oscars. Une reconnaissance qui mérite d’être saluée, même si on aurait aimé un récit plus enraciné à l’âme des Cheikhat.

Mehdi Zerrad
Plus de publications

Mehdi Zerrad est un rédacteur passionné et cool, avec une véritable affinité pour la musique. Son style unique lui permet de captiver les lecteurs en partageant des découvertes musicales inspirantes, tout en apportant une perspective fraîche sur divers sujets. Avec une curiosité insatiable et une plume captivante, Mehdi explore un large éventail de sujets, allant de la musique aux arts, en passant par la culture et les tendances. Son amour pour l'écriture et son engagement à transmettre des émotions font de lui un rédacteur talentueux, prêt à susciter l'intérêt et à inspirer les lecteurs à travers ses écrits variés et percutants.

What's Your Reaction?
Excited
0
Happy
0
In Love
0
Not Sure
0
Silly
0
© 2022 MyLuxuryLife. All Rights Reserved.
Réalisé par :  Hamza Wahbi

 

A propos  |  mentions légales  |  CGV Ebooks CGV digital

Scroll To Top