Certaines voix sont ancrées dans nos souvenirs. Elles surgissent dans une radio grésillante, dans un taxi ou lorsqu’un grand-père à qui l’on fait réécouter une chanson de Naïma Samih, ferme les yeux un instant, comme si le passé lui revenait en pleine lumière. Naïma Samih avait cette voix-là.
Une voix dans la foule
Casablanca, années 60. Dans une modeste famille de Derb Sultan, une fillette grandit au rythme de son quartier. Pas de conservatoire ni de cours de chant, juste une voix puissante, qui émerge dans les fêtes familiales et les mariages. Les proches répètent qu’elle a quelque chose de rare. Elle n’a que treize ans quand elle quitte l’école. L’apprentissage d’un métier s’impose.


Comme beaucoup de jeunes filles de son âge, elle se tourne vers la coiffure, l’esthétique… Elle travaille dans un salon de quartier, mais sa vraie passion est ailleurs. Elle hésite d’abord. Puis elle ose. Elle se présente à Mawahib, cette émission qui révèle les talents de demain. Sans formation, sans technique savante, juste un don brut qui ne s’apprend pas.
La chanson qui change tout
Au début, ce n’est qu’un air qui tourne en studio, un titre parmi d’autres. Mais quelque chose se passe. La mélodie accroche, les paroles touchent. À la radio, les auditeurs demandent à la réécouter. Dans les taxis, on la fredonne. Dans les maisons, on la chante en boucle. En quelques semaines, Yak a jerhi devient un classique qui l’emmènera jusqu’à la scène mythique de l’Olympia, où elle chantera devant un public conquis.




SM le Roi Hassan II lui-même est conquis. Fin connaisseur de musique, il l’invite régulièrement à chanter au palais, l’écoute avec admiration, la considère comme l’une des plus grandes voix du pays. À une époque où de nombreux artistes marocaines ne rêvaient que d’une carrière internationale, elle fait un choix différent. Naïma Samih ne partira pas. Était-ce cette reconnaissance royale qui lui a donné envie de rester ? De chanter pour les siens ? Son succès, Naïma l’a toujours voulu au Maroc. Pour le Maroc. Et ça aussi, faisait sa force, elle chantait, elle consolait, elle accompagnait les marocains avec une sincérité désarmante.


Une voix qui console et accompagne aujourd’hui encore
Aujourd’hui, Naïma Samih n’est plus, mais il suffit d’entendre les premières notes de Ala Ghafla ou « Jrit ou Jarit » pour sentir sa présence. Naïma sera toujours là, dans ces chansons qui se jouent en arrière-plan dans un café, un taxi… ou dans ces refrains qu’une tante fredonne… sans trop y penser.

Khadija Dinia, aka Didije est une journaliste influenceuse qui jongle entre papier et digital, en s’inscrivant aux tendances du moment. Elle met sa plume, son regard et son coeur au service du beau, valorisant tout type de contenu.
- Khadija Diniahttps://myluxurylife.ma/author/didije/
- Khadija Diniahttps://myluxurylife.ma/author/didije/
- Khadija Diniahttps://myluxurylife.ma/author/didije/
- Khadija Diniahttps://myluxurylife.ma/author/didije/
What's Your Reaction?

Khadija Dinia, aka Didije est une journaliste influenceuse qui jongle entre papier et digital, en s’inscrivant aux tendances du moment. Elle met sa plume, son regard et son coeur au service du beau, valorisant tout type de contenu.